Crowdequity : Qu’est-ce-que c’est?

Introduction au concept de crowdequity

Le crowdequity, ou equity crowdfunding en anglais, est une forme de financement participatif qui permet à des particuliers d’investir dans des projets d’entreprise en échange d’une participation au capital. Il s’agit donc d’une méthode de financement alternatif qui met en relation des porteurs de projets et des investisseurs potentiels via des plateformes en ligne.

L’émergence du financement participatif en actions

Le financement participatif, ou crowdfunding, est apparu dans les années 2000 avec le développement d’internet et des réseaux sociaux. Il consiste à collecter des fonds auprès d’un large public pour financer un projet, qu’il soit artistique, culturel, social, humanitaire ou entrepreneurial. Il existe plusieurs formes de financement participatif, selon la nature de la contrepartie offerte aux contributeurs : le don, le prêt, la prévente ou l’equity.

Le financement participatif en actions, ou crowdequity, est la forme la plus récente et la plus complexe du crowdfunding. Il est apparu en 2007 en Australie avec la plateforme ASSOB, puis s’est développé dans d’autres pays comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France ou l’Espagne. Il repose sur le principe de l’investissement participatif, qui consiste à proposer aux internautes de devenir actionnaires d’une entreprise en échange d’une part de ses bénéfices futurs.

Distinction entre crowdequity et autres formes de crowdfunding

Le crowdequity se distingue des autres formes de crowdfunding par le type de relation qu’il instaure entre les porteurs de projets et les contributeurs. En effet, le crowdequity implique une prise de participation au capital de l’entreprise, ce qui signifie que les investisseurs deviennent des associés et ont des droits et des obligations vis-à-vis de la société. Ils peuvent notamment participer aux décisions stratégiques, recevoir des dividendes, revendre leurs actions ou les transmettre à leurs héritiers.

Les autres formes de crowdfunding, comme le don, le prêt ou la prévente, sont basées sur des relations plus simples et plus ponctuelles. Les contributeurs ne deviennent pas actionnaires de l’entreprise, mais reçoivent une contrepartie symbolique, financière ou matérielle, en fonction du montant de leur contribution. Ils n’ont pas de droit de regard sur la gestion de l’entreprise, ni de partage des bénéfices ou des pertes.

Fonctionnement du crowdequity

Le crowdequity est une forme de financement participatif qui implique trois types d’acteurs : les plateformes de crowdequity, les contributeurs et les entreprises. Chacun de ces acteurs a un rôle spécifique dans le processus d’investissement, que nous allons détailler dans cette section.

Le rôle des plateformes de crowdequity

Les plateformes de crowdequity sont des intermédiaires entre les contributeurs et les entreprises. Elles ont pour mission de sélectionner, présenter et promouvoir les projets d’entreprise qui cherchent à lever des fonds auprès du grand public. Elles doivent également assurer le respect des règles juridiques et fiscales applicables au crowdequity, ainsi que la sécurité des transactions et la protection des données personnelles.

Les plateformes de crowdequity sont soumises à une réglementation spécifique en France, qui les oblige à obtenir un statut de conseiller en investissements participatifs (CIP) ou de prestataire de services d’investissement (PSI). Elles doivent également être immatriculées auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF) et respecter un certain nombre de règles de bonne conduite, comme la transparence, la loyauté et la prudence.

Il existe plusieurs plateformes de crowdequity en France, qui se distinguent par leur thématique, leur cible ou leur modèle économique. Parmi les plus connues, on peut citer Anaxago, Wiseed, Sowefund, Myoptions ou encore Happy Capital .

Le processus d’investissement pour les contributeurs

Les contributeurs sont des particuliers qui souhaitent investir dans des projets d’entreprise en échange d’une participation au capital. Ils doivent s’inscrire sur une plateforme de crowdequity et renseigner leur profil investisseur, qui comprend leur identité, leur situation patrimoniale et leur expérience en matière d’investissement. Ces informations permettent à la plateforme de vérifier leur éligibilité au crowdequity et de les informer des risques encourus.

Les contributeurs peuvent ensuite consulter les projets proposés par la plateforme et accéder à leur dossier d’investissement, qui contient un résumé, une présentation détaillée, des documents juridiques et financiers, ainsi qu’un mémorandum d’information. Ils peuvent également poser des questions aux porteurs de projet ou aux experts de la plateforme, ou encore consulter les avis des autres contributeurs.

Si un projet les intéresse, les contributeurs peuvent faire une promesse d’investissement en indiquant le montant qu’ils souhaitent investir. Leur argent est alors transféré sur un compte séquestre géré par un établissement de paiement agréé, auquel ni l’entreprise ni la plateforme n’ont accès. Les fonds ne seront débloqués que si l’objectif de collecte est atteint dans le délai imparti, généralement de deux mois. Sinon, les contributeurs sont remboursés intégralement.

Une fois l’opération validée, les contributeurs deviennent actionnaires de l’entreprise, soit directement, soit via une holding intermédiaire qui regroupe l’ensemble des investisseurs participatifs. Ils doivent alors signer un bulletin de souscription et un pacte d’actionnaires, qui définissent leurs droits et obligations vis-à-vis de l’entreprise. Ils peuvent notamment participer aux assemblées générales, recevoir des dividendes, revendre leurs actions ou bénéficier d’avantages fiscaux.

Les étapes pour les entreprises en quête de financement

Les entreprises qui font appel au crowdequity sont généralement des startups ou des PME innovantes, qui ont besoin de lever des fonds pour financer leur développement, leur croissance ou leur internationalisation. Elles doivent avoir un statut juridique de société par actions (SAS ou SA) et être éligibles au dispositif fiscal du financement participatif (IR-PME ou ISF-PME).

Les entreprises doivent s’adresser à une plateforme de crowdequity et lui soumettre leur projet, en indiquant le montant, la durée et les conditions de la levée de fonds. Elles doivent également fournir un dossier complet, qui comprend une présentation du projet, de l’équipe, du marché, du modèle économique, de la stratégie, des perspectives financières, ainsi que des documents juridiques et comptables.

La plateforme va alors analyser le projet et vérifier sa conformité aux critères de sélection, qui portent notamment sur le potentiel de croissance, la rentabilité, la différenciation, la cohérence, la crédibilité et la transparence. La plateforme va également réaliser des due diligences, c’est-à-dire des vérifications approfondies sur les aspects juridiques, financiers, techniques et opérationnels du projet.

Si le projet est retenu, la plateforme va le mettre en ligne et le promouvoir auprès de sa communauté de contributeurs. L’entreprise doit alors assurer une communication active et transparente avec les potentiels investisseurs, en répondant à leurs questions, en leur fournissant des informations complémentaires, en les rassurant sur les risques et en les convainquant de l’intérêt du projet.

Si l’objectif de collecte est atteint, l’entreprise reçoit les fonds et accueille les nouveaux actionnaires dans son capital. Elle doit alors respecter ses engagements vis-à-vis de ses investisseurs, en leur fournissant un reporting régulier sur l’évolution du projet, en leur versant des dividendes si possible, en leur offrant des possibilités de sortie ou de liquidité, et en respectant le pacte d’actionnaires.

Les avantages du crowdequity

Le crowdequity présente des avantages tant pour les entreprises que pour les investisseurs, qui peuvent ainsi participer au financement et au développement de projets innovants et rentables. Nous allons voir dans cette section quels sont ces avantages et comment ils se traduisent concrètement.

Pour les entreprises : diversification des sources de financement

Le crowdequity permet aux entreprises, notamment aux startups et aux PME, de diversifier leurs sources de financement et de compléter les fonds apportés par les acteurs traditionnels du capital-risque, comme les business angels, les fonds d’investissement ou les banques. En effet, ces acteurs sont souvent sélectifs, exigeants et limités dans leurs capacités d’intervention, ce qui peut freiner le développement de certaines entreprises qui ont pourtant un fort potentiel de croissance.

Le crowdequity offre donc aux entreprises une alternative de financement plus souple, plus rapide et plus accessible, qui leur permet de lever des fonds auprès d’un large public, sans passer par les intermédiaires habituels. Les entreprises peuvent ainsi bénéficier d’un apport en fonds propres, qui renforce leur structure financière, leur crédibilité et leur indépendance. Elles peuvent également profiter de l’expertise, du réseau et du soutien des investisseurs participatifs, qui deviennent des ambassadeurs de leur projet.

Pour les investisseurs : accès à l’investissement en capital

Le crowdequity permet aux investisseurs, qu’ils soient particuliers ou professionnels, d’accéder à l’investissement en capital, qui était jusqu’alors réservé aux acteurs spécialisés du capital-risque. En effet, le crowdequity offre la possibilité d’investir dans des entreprises non cotées, qui présentent souvent un fort potentiel de rentabilité, mais aussi un risque élevé de perte en capital.

Le crowdequity offre donc aux investisseurs une opportunité de diversifier leur portefeuille, de soutenir l’innovation et l’économie réelle, et de bénéficier d’avantages fiscaux, comme la réduction d’impôt sur le revenu ou sur la fortune immobilière. Les investisseurs peuvent également espérer réaliser des plus-values importantes en cas de revente de leurs actions, ou de sortie positive de l’entreprise, comme une introduction en bourse, une fusion-acquisition ou un rachat par un acteur plus important.

Les acteurs du crowdequity

Le crowdequity implique trois types d’acteurs principaux : les entreprises, les investisseurs et les plateformes. Chacun de ces acteurs a un rôle, des motivations et des caractéristiques spécifiques, que nous allons décrire dans cette section.

Les entreprises éligibles au crowdequity

Les entreprises qui font appel au crowdequity sont généralement des startups ou des PME innovantes, qui ont besoin de lever des fonds pour financer leur développement, leur croissance ou leur internationalisation. Elles doivent avoir un statut juridique de société par actions (SAS ou SA) et être éligibles au dispositif fiscal du financement participatif (IR-PME ou ISF-PME) .

Les entreprises qui recourent au crowdequity doivent également répondre à des critères de sélection des plateformes, qui portent notamment sur le potentiel de croissance, la rentabilité, la différenciation, la cohérence, la crédibilité et la transparence du projet. Elles doivent fournir un dossier complet, qui comprend une présentation du projet, de l’équipe, du marché, du modèle économique, de la stratégie, des perspectives financières, ainsi que des documents juridiques et comptables.

Les entreprises qui bénéficient du crowdequity peuvent ainsi diversifier leurs sources de financement, renforcer leur structure financière, accroître leur visibilité et leur notoriété, et profiter du soutien et du réseau des investisseurs participatifs. Elles doivent toutefois accepter de partager leur capital, de respecter leurs engagements vis-à-vis de leurs actionnaires, et de se soumettre à une réglementation spécifique.

Le profil des investisseurs en crowdequity

Les investisseurs en crowdequity sont des particuliers ou des professionnels qui souhaitent investir dans des projets d’entreprise en échange d’une participation au capital. Ils doivent s’inscrire sur une plateforme de crowdequity et renseigner leur profil investisseur, qui comprend leur identité, leur situation patrimoniale et leur expérience en matière d’investissement. Ces informations permettent à la plateforme de vérifier leur éligibilité au crowdequity et de les informer des risques encourus.

Les investisseurs en crowdequity peuvent ensuite consulter les projets proposés par la plateforme et accéder à leur dossier d’investissement, qui contient un résumé, une présentation détaillée, des documents juridiques et financiers, ainsi qu’un mémorandum d’information. Ils peuvent également poser des questions aux porteurs de projet ou aux experts de la plateforme, ou encore consulter les avis des autres investisseurs.

Les investisseurs en crowdequity peuvent faire une promesse d’investissement en indiquant le montant qu’ils souhaitent investir. Leur argent est alors transféré sur un compte séquestre géré par un établissement de paiement agréé, auquel ni l’entreprise ni la plateforme n’ont accès. Les fonds ne sont débloqués que si l’objectif de collecte est atteint dans le délai imparti, généralement de deux mois. Sinon, les investisseurs sont remboursés intégralement.

Les investisseurs en crowdequity deviennent actionnaires de l’entreprise, soit directement, soit via une holding intermédiaire qui regroupe l’ensemble des investisseurs participatifs. Ils doivent alors signer un bulletin de souscription et un pacte d’actionnaires, qui définissent leurs droits et obligations vis-à-vis de l’entreprise. Ils peuvent notamment participer aux assemblées générales, recevoir des dividendes, revendre leurs actions ou bénéficier d’avantages fiscaux.

Les investisseurs en crowdequity peuvent ainsi accéder à l’investissement en capital, diversifier leur portefeuille, soutenir l’innovation et l’économie réelle, et espérer réaliser des plus-values importantes en cas de sortie positive de l’entreprise. Ils doivent toutefois accepter de prendre un risque élevé de perte en capital, de s’engager sur le long terme, et de supporter une faible liquidité de leurs actions.

Les risques associés au crowdequity

Le crowdequity est une forme de financement participatif qui présente des opportunités intéressantes pour les entreprises et les investisseurs, mais qui comporte également des risques importants, qu’il convient de connaître et de mesurer avant de se lancer. Nous allons voir dans cette section quels sont ces risques et comment les limiter ou les éviter.

La potentielle perte de capital pour les investisseurs

Le risque principal du crowdequity pour les investisseurs est la perte de capital, c’est-à-dire la perte totale ou partielle de l’argent investi dans le projet. Ce risque est lié à la nature même des entreprises financées par le crowdequity, qui sont généralement des startups ou des PME innovantes, qui ont un fort potentiel de croissance, mais aussi un risque élevé d’échec ou de faillite.

En effet, selon les statistiques, environ 50% des startups disparaissent dans les 5 ans qui suivent leur création. Les investisseurs en crowdequity doivent donc être conscients qu’ils peuvent perdre tout ou partie de leur mise, et qu’ils n’ont aucune garantie de récupérer leur argent ou de réaliser une plus-value. Ils doivent également accepter de s’engager sur le long terme, car la liquidité de leurs actions est faible, c’est-à-dire qu’il est difficile de les revendre rapidement et à bon prix.

Pour réduire le risque de perte de capital, les investisseurs en crowdequity doivent donc être prudents et vigilants, et respecter quelques règles de bon sens, comme :

  • Ne pas investir plus que ce qu’ils peuvent se permettre de perdre, en respectant la règle des 10%, qui consiste à ne pas consacrer plus de 10% de son épargne au crowdequity .
  • Diversifier leur portefeuille, en investissant dans plusieurs projets, de secteurs et de maturités différents, afin de limiter l’impact d’un éventuel échec.
  • Se renseigner sur le projet, en consultant le dossier d’investissement, en posant des questions aux porteurs de projet ou aux experts de la plateforme, et en vérifiant la crédibilité, la transparence et la cohérence du projet.
  • Choisir une plateforme sérieuse et régulée, qui dispose d’un statut de conseiller en investissements participatifs (CIP) ou de prestataire de services d’investissement (PSI), qui est immatriculée auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF), et qui respecte les règles de bonne conduite, comme la transparence, la loyauté et la prudence.

Les défis pour les entreprises en termes de gouvernance

Le risque principal du crowdequity pour les entreprises est la dilution du capital social et du pouvoir de décision, c’est-à-dire la perte de contrôle sur la gestion et la stratégie de l’entreprise. Ce risque est lié au fait que le crowdequity implique l’entrée de nouveaux actionnaires dans le capital de l’entreprise, qui ont des droits et des obligations vis-à-vis de la société, et qui peuvent influencer ou s’opposer aux choix du dirigeant.

En effet, selon le montant et les conditions de la levée de fonds, les investisseurs en crowdequity peuvent détenir une part significative du capital de l’entreprise, et donc avoir un poids important dans les assemblées générales, qui sont les instances de décision de la société. Ils peuvent également bénéficier de droits spécifiques, comme le droit de veto, le droit de préemption, le droit d’information, ou le droit de sortie, qui leur permettent de protéger leurs intérêts, mais qui peuvent aussi limiter la liberté et la flexibilité du dirigeant.

Pour limiter le risque de dilution du capital et du pouvoir de décision, les entreprises qui font appel au crowdequity doivent donc être attentives et stratégiques, et respecter quelques principes, comme :

  • Ne pas lever plus de fonds que nécessaire, en évaluant avec précision leurs besoins de financement, et en fixant un objectif de collecte raisonnable et réaliste.
  • Ne pas céder trop de capital, en valorisant correctement leur entreprise, et en négociant le prix et la répartition des actions avec les investisseurs.
  • Ne pas accepter trop de contraintes, en définissant clairement les modalités et les conditions de l’opération, et en rédigeant un pacte d’actionnaires équilibré et protecteur.
  • Ne pas négliger la communication, en informant régulièrement les investisseurs de l’évolution du projet, en les associant aux décisions importantes, et en les fidélisant sur le long terme.

Le cadre réglementaire du crowdequity

Le crowdequity est une forme de financement participatif qui est soumise à une réglementation spécifique, qui vise à encadrer son fonctionnement, à protéger les acteurs impliqués et à favoriser son développement. Nous allons voir dans cette section quelles sont les obligations légales pour les plateformes de crowdequity et quelle est la protection réglementaire pour les investisseurs.

Les obligations légales pour les plateformes

Les plateformes de crowdequity sont des intermédiaires entre les entreprises et les investisseurs, qui ont pour mission de sélectionner, présenter et promouvoir les projets d’entreprise qui cherchent à lever des fonds auprès du grand public. Elles doivent également assurer le respect des règles juridiques et fiscales applicables au crowdequity, ainsi que la sécurité des transactions et la protection des données personnelles.

En France, les plateformes de crowdequity doivent obligatoirement détenir l’agrément de Conseiller en Investissement Participatif (CIP) délivré par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), le statut de Prestataire de Services d’Investissement (PSI) accordé par l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) ou le statut de Prestataire de services de financement participatif (PSFP) qui sera mis en place à partir du 10 novembre 2023 dans le cadre du règlement européen sur le financement participatif. Ces statuts impliquent des conditions d’exercice, des obligations d’information, des règles de bonne conduite et des contrôles réguliers de la part des autorités compétentes.

Les plateformes de crowdequity doivent également respecter certaines règles relatives aux offres de titres financiers qu’elles proposent. Elles doivent notamment vérifier l’éligibilité des entreprises et des investisseurs, s’assurer de la qualité et de la transparence des informations fournies, réaliser des due diligences sur les projets, mettre en place un dispositif de gestion des conflits d’intérêts, assurer la traçabilité et la sécurité des opérations, et informer les investisseurs des risques encourus.

La protection réglementaire pour les investisseurs

Les investisseurs en crowdequity sont des particuliers ou des professionnels qui souhaitent investir dans des projets d’entreprise en échange d’une participation au capital. Ils doivent s’inscrire sur une plateforme de crowdequity et renseigner leur profil investisseur, qui comprend leur identité, leur situation patrimoniale et leur expérience en matière d’investissement. Ces informations permettent à la plateforme de vérifier leur éligibilité au crowdequity et de les informer des risques encourus.

Les investisseurs en crowdequity bénéficient d’une protection réglementaire qui vise à garantir leurs droits et leurs intérêts, ainsi qu’à prévenir les abus ou les fraudes. Cette protection se traduit notamment par :

  • Le respect du principe de proportionnalité, qui limite le montant des investissements en fonction des capacités financières des investisseurs et du niveau de risque des projets.
  • La mise à disposition d’un mémorandum d’information, qui contient les éléments essentiels du projet, de l’entreprise, de l’offre et des risques associés, et qui doit être approuvé par l’AMF ou par un PSI.
  • La possibilité de se rétracter dans un délai de 14 jours à compter de la date de souscription, sans avoir à justifier de motif ni à supporter de pénalité.
  • La possibilité de bénéficier d’avantages fiscaux, comme la réduction d’impôt sur le revenu ou sur la fortune immobilière, sous certaines conditions.
  • La possibilité de saisir le médiateur de l’AMF ou le médiateur de l’ACPR en cas de litige avec la plateforme ou l’entreprise.

Exemples et cas pratiques de crowdequity

Le crowdequity, ou financement participatif en actions, est une forme de financement qui permet à des particuliers d’investir dans des projets d’entreprise en échange d’une participation au capital. Ce mode de financement alternatif présente des opportunités et des risques tant pour les entreprises que pour les investisseurs, comme nous l’avons vu dans les sections précédentes. Dans cette section, nous allons illustrer le fonctionnement, les avantages et les inconvénients du crowdequity à travers des exemples et des cas pratiques de campagnes réussies ou difficiles.

Réussites et performances de campagnes de crowdequity

Le crowdequity a permis à de nombreuses entreprises de lever des fonds auprès du grand public, en mobilisant leur communauté, en valorisant leur potentiel et en bénéficiant de la visibilité offerte par les plateformes. Voici quelques exemples de campagnes de crowdequity qui ont connu un succès remarquable en France :

  • La société Withings, spécialisée dans les objets connectés pour la santé, a réalisé en 2015 la plus importante levée de fonds en crowdequity en France, en collectant 28,4 millions d’euros auprès de 4 500 investisseurs sur la plateforme Anaxago. Cette opération a permis à Withings de financer son développement international, de renforcer sa notoriété et de fidéliser ses clients.
  • La société Agricool, qui produit des fruits et légumes frais et locaux dans des conteneurs, a levé en 2018 25 millions d’euros auprès de 2 000 investisseurs sur la plateforme WiSEED. Cette opération a permis à Agricool de financer son expansion en France et à l’étranger, de recruter des talents et de créer une communauté d’ambassadeurs.
  • La société La Ruche qui dit Oui, qui met en relation des producteurs locaux et des consommateurs, a levé en 2019 8 millions d’euros auprès de 4 500 investisseurs sur la plateforme Sowefund. Cette opération a permis à La Ruche qui dit Oui de financer sa croissance, de diversifier ses activités et de renforcer son engagement social et environnemental.

Analyse de cas où le crowdequity a présenté des difficultés

Le crowdequity comporte également des risques importants, qu’il convient de connaître et de mesurer avant de se lancer. Voici quelques exemples de campagnes de crowdequity qui ont présenté des difficultés ou des échecs en France :

  • La société Take Eat Easy, qui proposait un service de livraison de repas à domicile, a fait faillite en 2016, après avoir levé 10 millions d’euros auprès de 2 500 investisseurs sur la plateforme SmartAngels. Cette opération n’a pas suffi à sauver l’entreprise, qui a été victime d’une concurrence féroce, d’un modèle économique fragile et d’un conflit social avec ses livreurs.
  • La société Therapixel, qui développe des solutions d’intelligence artificielle pour l’imagerie médicale, a annulé en 2019 sa levée de fonds de 5 millions d’euros auprès de 1 500 investisseurs sur la plateforme Anaxago. Cette opération a été interrompue suite à la découverte d’une erreur dans le mémorandum d’information, qui avait surestimé la valorisation de l’entreprise.
  • La société BioSantech, qui travaillait sur un vaccin contre le sida, a été condamnée en 2020 pour escroquerie, après avoir levé 3,5 millions d’euros auprès de 600 investisseurs sur la plateforme Happy Capital. Cette opération a été jugée frauduleuse, car l’entreprise avait menti sur la nature et l’avancée de ses recherches, et avait détourné une partie des fonds.

Conclusion: Le futur du crowdequity

Le crowdequity, ou financement participatif en capital, est une forme de financement qui permet à des particuliers d’investir dans des projets d’entreprise en échange d’une participation au capital. Ce mode de financement alternatif présente des opportunités et des risques tant pour les entreprises que pour les investisseurs, comme nous l’avons vu dans les sections précédentes. Dans cette section, nous allons examiner les tendances émergentes dans le domaine du crowdequity et l’importance de l’innovation financière pour les entrepreneurs et les investisseurs.

Les tendances émergentes dans le domaine du crowdequity

Le crowdequity est un secteur en pleine croissance, qui évolue au gré des besoins et des attentes des acteurs impliqués. Parmi les tendances émergentes qui pourraient marquer le futur du crowdequity, on peut citer :

  • La diversification des secteurs d’activité financés par le crowdequity. Si les startups technologiques et innovantes restent les principales bénéficiaires du crowdequity, d’autres secteurs, comme l’immobilier, l’énergie, l’agriculture ou la culture, se développent également sur les plateformes de crowdequity, offrant ainsi plus de choix et de variété aux investisseurs.
  • La régionalisation du crowdequity. Le crowdequity tend à se déployer au niveau local, en favorisant le financement de projets de proximité, qui répondent aux besoins et aux enjeux des territoires. Les investisseurs peuvent ainsi soutenir le développement économique et social de leur région, tout en bénéficiant d’un lien direct et privilégié avec les porteurs de projet.
  • L’internationalisation du crowdequity. Le crowdequity tend également à s’ouvrir au niveau international, en permettant aux investisseurs d’accéder à des opportunités de financement dans d’autres pays, notamment dans les marchés émergents, qui présentent un fort potentiel de croissance et de rentabilité. Les plateformes de crowdequity doivent alors s’adapter aux spécificités juridiques, fiscales et culturelles de chaque marché.
  • La digitalisation du crowdequity. Le crowdequity s’appuie sur les technologies numériques pour faciliter et sécuriser les transactions entre les entreprises et les investisseurs. Les plateformes de crowdequity doivent alors innover pour offrir des services plus rapides, plus simples et plus transparents, en utilisant par exemple l’intelligence artificielle, la blockchain ou les monnaies numériques.

L’importance de l’innovation financière pour les entrepreneurs et investisseurs

L’innovation financière est le moteur du crowdequity, qui vise à gommer les imperfections du marché et à offrir de nouvelles solutions de financement aux entreprises et aux investisseurs. L’innovation financière est donc essentielle pour les entrepreneurs et les investisseurs, car elle leur permet de :

  • Accéder à des sources de financement alternatives, plus souples, plus rapides et plus accessibles, qui complètent ou remplacent les modes de financement traditionnels, souvent sélectifs, exigeants et limités.
  • Participer à l’investissement en capital, qui était jusqu’alors réservé aux acteurs spécialisés du capital-risque, et qui offre la possibilité d’investir dans des entreprises non cotées, qui présentent souvent un fort potentiel de rentabilité, mais aussi un risque élevé de perte en capital.
  • Soutenir l’innovation et l’économie réelle, en finançant des projets d’entreprise qui répondent aux besoins et aux enjeux de la société, et qui contribuent au développement économique et social des territoires.
  • Bénéficier d’avantages fiscaux, comme la réduction d’impôt sur le revenu ou sur la fortune immobilière, qui incitent à l’investissement dans les petites entreprises et qui compensent en partie le risque encouru.

En conclusion, le crowdequity est une forme de financement participatif en capital qui présente des opportunités et des risques tant pour les entreprises que pour les investisseurs. Le crowdequity est un secteur en pleine croissance, qui évolue au gré des tendances émergentes et de l’innovation financière. Le crowdequity est donc un mode de financement à la fois prometteur et exigeant, qui nécessite une bonne connaissance du marché, une vigilance permanente et une adaptation constante.

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