Crowlending: Qu’est-ce-que c’est?

Définition du crowdlending

Le crowdlending, aussi appelé prêt participatif ou financement participatif par le prêt, est une forme de financement alternatif qui permet à des particuliers ou des institutions d’octroyer des prêts à des porteurs de projets, généralement des entreprises, sans passer par le circuit bancaire traditionnel. Le crowdlending est donc un mode de financement participatif qui repose sur le prêt d’argent.

Origines et concept du crowdlending

Le crowdlending est apparu dans les années 2000, avec le développement d’internet et des plateformes en ligne qui mettent en relation les prêteurs et les emprunteurs. Le concept est inspiré du microcrédit, qui vise à soutenir des projets de développement dans les pays émergents, et du crowdfunding, qui permet de collecter des fonds auprès du grand public pour financer des projets créatifs ou sociaux.

Le crowdlending se distingue du crowdfunding par le fait que les prêteurs attendent un retour sur leur investissement, sous forme d’intérêts, alors que les contributeurs du crowdfunding reçoivent généralement une contrepartie non financière, comme un produit, un service ou une reconnaissance. Lisez mon article si vous souhaitez connaitre la différence entre le crowdlending vs les autres modes de financement participatif

Le crowdlending en pratique

Le crowdlending fonctionne grâce à des plateformes de crowdlending en ligne qui proposent aux porteurs de projets de soumettre leur demande de financement, en précisant le montant, la durée, le taux d’intérêt et l’objet du prêt. Les plateformes se chargent ensuite d’analyser la solvabilité et la rentabilité du projet, et de le présenter aux potentiels prêteurs.

Ces derniers peuvent alors choisir les projets qui les intéressent, et décider du montant qu’ils souhaitent prêter, à partir d’un minimum fixé par la plateforme. Les prêteurs reçoivent ensuite des remboursements mensuels ou trimestriels, comprenant une partie du capital et des intérêts. Les plateformes se rémunèrent en prélevant une commission sur les montants prêtés ou remboursés, ou en facturant des frais de service aux emprunteurs ou aux prêteurs.

Comment fonctionne le crowdlending?

Dans cette section, nous allons vous expliquer le fonctionnement du crowdlending, en détaillant le rôle des plateformes de crowdlending, l’expérience utilisateur pour les prêteurs et le processus pour les emprunteurs.

Le rôle des plateformes de crowdlending

Les plateformes de crowdlending sont des intermédiaires entre les prêteurs et les emprunteurs. Elles ont pour mission de sélectionner les projets à financer, de les présenter aux investisseurs, de collecter les fonds, de gérer les remboursements et de sécuriser les transactions.

Les plateformes de crowdlending sont soumises à une réglementation spécifique, qui leur impose de respecter des conditions d’agrément, de transparence, de protection des données et de lutte contre le blanchiment d’argent. Elles doivent également informer les prêteurs des risques associés au crowdlending, notamment le risque de défaut de paiement ou de faillite de l’emprunteur.

Les plateformes de crowdlending se rémunèrent en prélevant une commission sur les montants prêtés ou remboursés, ou en facturant des frais de service aux emprunteurs ou aux prêteurs.

L’expérience utilisateur pour les prêteurs

Pour devenir prêteur sur une plateforme de crowdlending, il faut généralement s’inscrire en ligne, en fournissant des informations personnelles et bancaires. Il faut ensuite créditer son compte sur la plateforme, par virement ou par carte bancaire.

Une fois le compte approvisionné, le prêteur peut consulter les projets disponibles sur la plateforme, et choisir ceux qui correspondent à ses critères de sélection, en fonction du montant, de la durée, du taux d’intérêt, du secteur d’activité, de la localisation ou de l’impact social ou environnemental du projet.

Le prêteur peut alors décider du montant qu’il souhaite prêter, à partir d’un minimum fixé par la plateforme. Le prêt est validé lorsque le projet atteint son objectif de collecte. Le prêteur reçoit ensuite des remboursements mensuels ou trimestriels, comprenant une partie du capital et des intérêts. Le prêteur peut suivre l’évolution de son portefeuille de prêts sur la plateforme, et consulter les informations relatives aux projets financés.

Le processus pour les emprunteurs

Pour solliciter un prêt sur une plateforme de crowdlending, il faut généralement être une entreprise immatriculée en France, ayant au moins un an d’existence, et présentant des garanties de solvabilité et de rentabilité. Il faut ensuite soumettre son projet de financement sur la plateforme, en précisant le montant, la durée, le taux d’intérêt et l’objet du prêt.

La plateforme se charge alors d’analyser le dossier de l’emprunteur, en vérifiant ses documents comptables, juridiques et financiers, et en évaluant sa capacité de remboursement et son niveau de risque. La plateforme attribue ensuite une note au projet, qui reflète sa qualité et son potentiel. Le projet est ensuite publié sur la plateforme, et soumis aux prêteurs potentiels. Le prêt est accordé lorsque le projet atteint son objectif de collecte. L’emprunteur reçoit alors les fonds sur son compte bancaire, et s’engage à rembourser les prêteurs selon le calendrier prévu.

L’emprunteur doit également communiquer régulièrement avec les prêteurs, en leur fournissant des informations sur l’avancement du projet et la situation financière de l’entreprise

Les acteurs impliqués dans le crowdlending

Dans cette section, nous allons vous présenter les différents acteurs qui participent au crowdlending, en distinguant les prêteurs, les emprunteurs et les plateformes de mise en relation.

Prêteurs : particuliers et investisseurs institutionnels

Les prêteurs sont les personnes qui accordent des prêts aux porteurs de projets via les plateformes de crowdlending. Il peut s’agir de particuliers ou d’investisseurs institutionnels, comme des banques, des assurances, des fonds d’investissement ou des mutuelles.

Les prêteurs ont généralement pour motivation de diversifier leur épargne, de soutenir l’économie réelle, de bénéficier d’un rendement attractif ou de participer à un projet qui leur tient à cœur. Les prêteurs doivent être conscients des risques associés au crowdlending, notamment le risque de défaut de paiement ou de faillite de l’emprunteur, et adapter leur niveau de prudence et de diversification en conséquence.

Les prêteurs doivent également respecter les règles fiscales applicables aux intérêts perçus, qui sont soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux.

Emprunteurs : PME, startups et projets immobiliers

Les emprunteurs sont les porteurs de projets qui sollicitent des prêts via les plateformes de crowdlending. Il peut s’agir de PME, de startups ou de projets immobiliers. Les emprunteurs ont généralement pour objectif de financer leur développement, leur trésorerie, leur innovation ou leur investissement.

Le crowdlending leur offre l’avantage de bénéficier d’un financement rapide, souple, transparent et sans garantie. Les emprunteurs doivent néanmoins respecter certaines conditions pour accéder au crowdlending, comme avoir un statut juridique, une ancienneté minimale, un chiffre d’affaires suffisant ou une rentabilité positive.

Les emprunteurs doivent également s’acquitter des frais de service prélevés par les plateformes, qui varient selon le montant, la durée et le taux du prêt. Les emprunteurs doivent enfin s’engager à rembourser les prêteurs selon le calendrier prévu, et à communiquer régulièrement sur l’avancement de leur projet.

Les plateformes de mise en relation

Les plateformes de mise en relation sont les intermédiaires qui facilitent le crowdlending, en mettant en contact les prêteurs et les emprunteurs. Il existe plusieurs dizaines de plateformes de crowdlending en France, qui se différencient par leur spécialisation, leur taille, leur notoriété ou leur modèle économique.

Les plateformes ont pour mission de sélectionner les projets à financer, de les présenter aux investisseurs, de collecter les fonds, de gérer les remboursements et de sécuriser les transactions. Les plateformes sont soumises à une réglementation spécifique, qui leur impose de respecter des conditions d’agrément, de transparence, de protection des données et de lutte contre le blanchiment d’argent.

Elles doivent également informer les prêteurs des risques associés au crowdlending, et leur proposer des outils de simulation, de diversification et de suivi de leur portefeuille. Les plateformes se rémunèrent en prélevant une commission sur les montants prêtés ou remboursés, ou en facturant des frais de service aux emprunteurs ou aux prêteurs.

Les avantages du crowdlending

Le crowdlending présente des avantages aussi bien pour les emprunteurs que pour les investisseurs. Voyons quels sont ces avantages, en fonction du profil des acteurs impliqués.

Pour les emprunteurs

Les emprunteurs peuvent bénéficier du crowdlending pour financer leurs projets de manière rapide, souple et transparente. Voici quelques-uns des avantages du crowdlending pour les emprunteurs :

  • Un taux d’intérêt plus attractif que les prêts bancaires traditionnels. Selon une étude de la Banque de France, le taux moyen des prêts aux PME était de 1,62 % en 2020, contre 0,98 % pour les prêts participatifs. (1)
  • Un processus de demande de prêt plus rapide et plus simple que les prêts bancaires traditionnels. Il suffit de s’inscrire sur une plateforme de crowdlending, de soumettre son projet et ses documents financiers, et d’attendre la validation de la plateforme. Le délai moyen pour obtenir un prêt participatif est de 15 jours, contre plusieurs semaines ou mois pour un prêt bancaire .
  • Une possibilité de recevoir un financement sans avoir à fournir une garantie ou une sécurité. Le crowdlending repose sur la confiance entre les prêteurs et les emprunteurs, et ne nécessite pas de caution personnelle ou de nantissement d’actifs. Cela permet aux emprunteurs de préserver leur patrimoine et leur capacité d’endettement .
  • Une opportunité de faire connaître son projet et de fidéliser sa clientèle. Le crowdlending permet aux emprunteurs de communiquer sur leur activité, leurs valeurs, leurs objectifs, et de créer un lien avec les prêteurs. Ces derniers deviennent ainsi des ambassadeurs de la marque, et peuvent recommander le produit ou le service de l’emprunteur à leur entourage .

Pour les investisseurs

Les investisseurs peuvent profiter du crowdlending pour diversifier leur épargne, soutenir l’économie réelle, et bénéficier d’un rendement attractif. Voici quelques-uns des avantages du crowdlending pour les investisseurs :

  • Un choix du projet et de la forme d’investissement souhaitée. Les investisseurs peuvent choisir les projets qui correspondent à leurs critères de sélection, en fonction du montant, de la durée, du taux d’intérêt, du secteur d’activité, de la localisation ou de l’impact social ou environnemental du projet. Ils peuvent également opter pour différentes formes d’investissement, comme le prêt rémunéré, le don avec contrepartie, ou l’investissement en capital

  • Des intérêts soumis au prélèvement forfaitaire unique ayant pour taux global 30 %. Les intérêts perçus par les investisseurs sont imposés au prélèvement forfaitaire unique (PFU), qui comprend l’impôt sur le revenu au taux de 12,8 % et les prélèvements sociaux au taux de 17,2 %. Ce régime fiscal est plus avantageux que le barème progressif de l’impôt sur le revenu, qui peut atteindre jusqu’à 45 % pour les tranches les plus élevées

  • Le nombre d’opérations illimité pour le particulier qui souhaite investir. Les investisseurs particuliers peuvent prêter autant de fois qu’ils le souhaitent, sans limite de montant, à condition de respecter le plafond de 2 000 euros par projet pour les prêts avec intérêts, et de 5 000 euros par projet pour les prêts sans intérêts

  • Des plateformes de crowdlending sécurisées soumises à des règlements. Les plateformes de crowdlending doivent respecter des conditions d’agrément, de transparence, de protection des données et de lutte contre le blanchiment d’argent. Elles doivent également informer les investisseurs des risques associés au crowdlending, et leur proposer des outils de simulation, de diversification et de suivi de leur portefeuille.

  • La protection des investisseurs grâce à des autorités compétentes contrôlant les plateformes de crowdlending. Les plateformes de crowdlending sont soumises au contrôle de l’Autorité des marchés financiers (AMF) ou de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), selon leur statut juridique. Ces autorités veillent au respect des règles de bonne conduite, de sécurité et de solvabilité des plateformes, et peuvent sanctionner les manquements ou les abus .

Les risques associés au crowdlending

Le crowdlending, malgré ses avantages, n’est pas sans risques pour les prêteurs et les emprunteurs. Il est donc important de bien connaître les risques liés à ce type de financement participatif, et les moyens de les réduire ou de les éviter. Dans cette section, nous allons nous concentrer sur le risque de crédit et le défaut de paiement, qui sont les principaux risques du crowdlending.

Risque de crédit et défaut de paiement

Le risque de crédit est le risque que l’emprunteur ne rembourse pas le prêt accordé par le prêteur, en totalité ou en partie, selon les modalités prévues. Le défaut de paiement est la situation dans laquelle l’emprunteur ne respecte pas ses échéances de remboursement, et se trouve en situation d’impayé.

Le risque de crédit et le défaut de paiement peuvent avoir des conséquences négatives pour les prêteurs et les emprunteurs, comme la perte du capital investi, la baisse du rendement, la dégradation de la notation financière, ou encore le recours à des procédures judiciaires.

Le risque de crédit et le défaut de paiement peuvent être causés par différents facteurs, comme la défaillance de l’activité de l’emprunteur, la conjoncture économique, la concurrence, les aléas de la vie, ou encore la fraude.

Selon une étude de la Banque de France, le taux de défaut des prêts participatifs était de 4,6 % en 2020, contre 2,6 % pour les prêts bancaires aux PME. Ce taux peut varier selon le secteur d’activité, la durée du prêt, ou encore le profil de l’emprunteur.

Stratégies de réduction du risque

Pour réduire le risque de crédit et le défaut de paiement, il existe plusieurs stratégies, tant pour les prêteurs que pour les emprunteurs. Voici quelques exemples de stratégies de réduction du risque :

  • Pour les prêteurs :
    • Se renseigner sur le projet et l’emprunteur avant de prêter, en consultant les informations fournies par la plateforme, les documents financiers, les avis des autres prêteurs, ou encore les sources externes .
    • Diversifier son portefeuille de prêts, en prêtant à plusieurs projets, de différents secteurs, de différentes durées, et de différents niveaux de risque. Cela permet de limiter l’impact d’un éventuel défaut sur le rendement global .
    • Privilégier les plateformes de crowdlending sécurisées, qui respectent la réglementation, qui proposent des outils de simulation, de diversification et de suivi, et qui disposent de garanties ou d’assurances en cas de défaut .

  • Pour les emprunteurs :
    • Choisir un montant, une durée et un taux de prêt adaptés à sa capacité de remboursement, en tenant compte de ses besoins, de sa situation financière, et de ses perspectives de développement
    • Respecter ses engagements de remboursement, en veillant à avoir une trésorerie suffisante, à anticiper les éventuels imprévus, et à respecter le calendrier prévu
    • Communiquer avec les prêteurs, en leur fournissant des informations régulières sur l’avancement du projet, la situation financière de l’entreprise, ou encore les difficultés rencontrées. Cela permet de renforcer la confiance, de fidéliser les prêteurs, et de trouver des solutions en cas de problème

Le cadre réglementaire du crowdlending

Le crowdlending, en tant que forme de financement participatif, est soumis à un cadre réglementaire spécifique, qui vise à encadrer son activité, à protéger les acteurs impliqués, et à favoriser son développement. Dans cette section, nous allons vous présenter le cadre réglementaire du crowdlending, en France et en Europe, ainsi que les obligations des plateformes qui proposent ce service.

En France et en Europe

En France, le crowdlending est autorisé depuis le 1er octobre 2014, par l’ordonnance n°2014-559 du 30 mai 2014 (2) relative au financement participatif, et le décret n°2014-1053 du 16 septembre 2014 relatif au financement participatif (3). Ces textes définissent les conditions d’exercice du crowdlending, les statuts des plateformes, les plafonds des prêts, et les règles de transparence et d’information.

Selon ces textes, les plateformes de crowdlending doivent avoir au minimum le statut d’intermédiaire en financement participatif (IFP), délivré par l’ORIAS et contrôlé par l’ACPR, et ne peuvent pas recevoir des fonds, sauf si elles disposent d’un agrément supplémentaire d’établissement de paiement ou d’agent de services de paiement. Les prêteurs particuliers ne peuvent pas prêter plus de 2 000 euros par projet avec intérêts, et de 5 000 euros par projet sans intérêts .

En Europe, le crowdlending est soumis à un nouveau cadre réglementaire, qui entrera en vigueur le 10 novembre 2023, par le règlement (UE) 2020/1503 du 7 octobre 2020 sur les prestataires de services de financement participatif pour les entreprises(4), et la directive (UE) 2020/1504 du 7 octobre 2020 modifiant la directive 2014/65/UE sur les marchés d’instruments financiers (5).

Ces textes visent à harmoniser les règles applicables au crowdlending au niveau européen, à faciliter les activités transfrontalières des plateformes, et à renforcer la protection des investisseurs. Selon ces textes, les plateformes de crowdlending doivent obtenir un agrément en qualité de prestataire de services de financement participatif (PSFP) auprès de l’AMF, qu’elles proposent des prêts avec ou sans intérêts, ou des investissements en titres. Les prêteurs particuliers ne peuvent pas prêter plus de 5 000 euros par projet, et de 10 000 euros sur une période de 12 mois .

Les obligations des plateformes

Les plateformes de crowdlending, qu’elles soient régies par le droit français ou européen, doivent respecter certaines obligations, qui concernent notamment leur agrément, leur transparence, leur protection des données, et leur lutte contre le blanchiment d’argent. Voici quelques exemples d’obligations des plateformes de crowdlending :

  • Obtenir un agrément auprès de l’autorité compétente, selon leur statut et leur activité. Les plateformes doivent être immatriculées au registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance (ORIAS), et être agréées par l’AMF ou l’ACPR, selon qu’elles proposent des prêts ou des investissements en titres. Les plateformes doivent également respecter les conditions d’exercice de leur activité, comme le respect des règles prudentielles, la souscription d’une assurance de responsabilité civile professionnelle, ou la mise en place d’un dispositif de contrôle interne .

  • Informer les prêteurs et les emprunteurs des caractéristiques et des risques du crowdlending. Les plateformes doivent fournir aux prêteurs et aux emprunteurs des informations claires, exactes et non trompeuses, sur les modalités, les coûts, les délais, les garanties, et les conséquences du crowdlending. Les plateformes doivent également avertir les prêteurs des risques de perte en capital, de défaut de paiement, ou de liquidité, et leur proposer des outils d’évaluation et de simulation de leur investissement .

  • Protéger les données personnelles des prêteurs et des emprunteurs. Les plateformes doivent respecter le règlement général sur la protection des données (RGPD), qui impose des obligations en matière de collecte, de traitement, de conservation, et de transfert des données personnelles. Les plateformes doivent également garantir la sécurité et la confidentialité des données, et prévenir les atteintes, les fuites, ou les fraudes

  • Lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Les plateformes doivent respecter les obligations issues de la directive (UE) 2018/843 du 30 mai 2018, qui impose des mesures de vigilance, de déclaration, et de coopération, pour prévenir et détecter les opérations suspectes ou illicites. Les plateformes doivent notamment vérifier l’identité des prêteurs et des emprunteurs, et signaler à Tracfin les transactions inhabituelles ou douteuses

Comment choisir une plateforme de crowdlending?

Le choix d’une plateforme de crowdlending est une étape importante pour les prêteurs et les emprunteurs qui souhaitent participer au financement participatif par le prêt. Il existe plusieurs dizaines de plateformes de crowdlending en France et en Europe, qui se différencient par leur spécialisation, leur taille, leur notoriété ou leur modèle économique. Pour choisir la plateforme la plus adaptée à ses besoins et à ses attentes, il faut prendre en compte plusieurs critères, comme le taux de rendement, les frais, la transparence et la sécurité. Dans cette section, nous allons vous donner quelques conseils pour choisir une plateforme de crowdlending, en fonction de ces critères.

Critères de sélection

Pour choisir une plateforme de crowdlending, il faut d’abord définir son profil d’investisseur ou d’emprunteur, et ses objectifs de financement. En effet, selon que l’on souhaite prêter ou emprunter, et selon le type de projet que l’on souhaite financer ou soutenir, les plateformes de crowdlending ne proposent pas les mêmes services, les mêmes conditions, ni les mêmes opportunités. Voici quelques critères de sélection à prendre en compte :

  • La spécialisation : certaines plateformes de crowdlending sont généralistes, et proposent des prêts à des entreprises de tous secteurs, de toutes tailles, et de tous niveaux de risque, alors que d’autres sont spécialisées, et se concentrent sur un secteur d’activité, une catégorie d’entreprise, ou un niveau de risque. Par exemple, Lendopolis est spécialisée dans le financement des énergies renouvelables, Unilend dans le financement des TPE et PME, ou October dans le financement des entreprises de taille intermédiaire. Il faut donc choisir une plateforme qui correspond à son domaine d’intérêt, à son niveau d’expertise, et à son appétence pour le risque.
  • La taille : la taille d’une plateforme de crowdlending peut être un indicateur de sa notoriété, de sa solidité, et de sa diversité d’offres. En général, plus une plateforme est grande, plus elle dispose d’un nombre important de prêteurs, d’emprunteurs, et de projets, ce qui peut être un gage de confiance, de performance, et de choix. Par exemple, Mintos est la plus grande plateforme de crowdlending en Europe, avec plus de 6 milliards d’euros de prêts financés, plus de 400 000 prêteurs, et plus de 70 partenaires originaires de prêts. Il faut donc choisir une plateforme qui a fait ses preuves, qui dispose d’une communauté active, et qui offre une variété de projets.
  • La notoriété : la notoriété d’une plateforme de crowdlending peut être un indicateur de sa réputation, de sa qualité, et de sa fiabilité. En général, plus une plateforme est connue, plus elle bénéficie d’une image positive, d’un bouche-à-oreille favorable, et d’une satisfaction client élevée. Par exemple, Younited Credit est la première plateforme de crowdlending en France, avec plus de 2 millions de membres, plus de 1,8 milliard d’euros de prêts accordés, et une note de 4,6/5 sur Trustpilot. Il faut donc choisir une plateforme qui a une bonne visibilité, qui a des avis positifs, et qui respecte ses engagements.
  • Le modèle économique : le modèle économique d’une plateforme de crowdlending peut être un indicateur de sa rentabilité, de sa compétitivité, et de sa pérennité. En général, les plateformes de crowdlending se rémunèrent en prélevant une commission sur les montants prêtés ou remboursés, ou en facturant des frais de service aux emprunteurs ou aux prêteurs. Par exemple, Lendix prélève une commission de 3 % à 4 % sur les montants prêtés, et facture des frais de dossier de 3 % à 5 % aux emprunteurs. Il faut donc choisir une plateforme qui propose des tarifs raisonnables, qui assure une bonne répartition des coûts, et qui garantit une bonne gestion financière.

Comparaison des taux de rendement et des frais

Pour choisir une plateforme de crowdlending, il faut également comparer les taux de rendement et les frais proposés par les différentes plateformes, en fonction de son profil d’investisseur ou d’emprunteur. En effet, selon que l’on souhaite prêter ou emprunter, et selon le type de projet que l’on souhaite financer ou soutenir, les plateformes de crowdlending ne proposent pas les mêmes taux d’intérêt, ni les mêmes frais. Voici quelques éléments de comparaison à prendre en compte :

  • Le taux de rendement : le taux de rendement est le taux d’intérêt annuel que perçoit le prêteur sur son investissement, en fonction du montant, de la durée, et du risque du prêt. Le taux de rendement varie selon les plateformes, les projets, et les emprunteurs, et peut aller de 2 % à 20 % par an. Par exemple, PretUp propose des taux de rendement compris entre 4 % et 10 % par an, selon la notation de l’emprunteur, qui va de A+ à C. Il faut donc choisir une plateforme qui offre un taux de rendement attractif, en adéquation avec son niveau de risque.
  • Les frais : les frais sont les coûts liés à l’utilisation d’une plateforme de crowdlending, qui peuvent être prélevés sur les montants prêtés ou remboursés, ou facturés aux emprunteurs ou aux prêteurs. Les frais varient selon les plateformes, les projets, et les emprunteurs, et peuvent aller de 0 % à 5 % du montant du prêt. Par exemple, Lendosphere prélève une commission de 4 % sur les montants prêtés, et facture des frais de dossier de 3 % aux emprunteurs. Il faut donc choisir une plateforme qui propose des frais raisonnables, qui n’impactent pas trop la rentabilité de l’investissement ou le coût du financement.

Transparence et sécurité offerte aux utilisateurs

Pour choisir une plateforme de crowdlending, il faut enfin vérifier la transparence et la sécurité offerte aux utilisateurs, en fonction de son profil de prêteur ou d’emprunteur. En effet, le crowdlending implique de confier son argent à une plateforme en ligne, qui doit garantir la protection des données, la fiabilité des transactions, et la prévention des risques. Voici quelques éléments de vérification à prendre en compte :

  • La transparence : la transparence est le degré d’information et de communication que fournit une plateforme de crowdlending à ses utilisateurs, sur les caractéristiques, les coûts, les délais, les garanties, et les conséquences du crowdlending. La transparence se manifeste par la mise à disposition de documents contractuels, de rapports d’activité, de statistiques de performance, ou encore de témoignages d’utilisateurs. Par exemple, Unilend publie sur son site web les conditions générales d’utilisation, le rapport annuel, le taux de défaut, le taux de recouvrement, ou encore les avis des prêteurs et des emprunteurs. Il faut donc choisir une plateforme qui est claire, exacte et non trompeuse, sur les modalités, les coûts, les délais, les garanties, et les conséquences du crowdlending.
  • La sécurité : la sécurité est le degré de protection et de fiabilité que garantit une plateforme de crowdlending à ses utilisateurs, sur les données personnelles, les transactions financières, et les risques de perte ou de fraude. La sécurité se manifeste par le respect de la réglementation, la mise en place de mesures techniques, organisationnelles et juridiques, ou encore la proposition de garanties ou d’assurances. Par exemple, Lendix dispose d’un agrément d’établissement de crédit, d’un système de cryptage des données, d’un fonds de garantie, ou encored’une assurance en cas de défaut Il faut donc choisir une plateforme qui respecte la réglementation, qui assure la sécurité et la confidentialité des données, qui sécurise les transactions financières, et qui prévient les risques de perte ou de fraude.

Conclusion

Dans cet article, nous avons présenté le crowdlending, une forme de financement participatif qui consiste à prêter de l’argent à des porteurs de projets via des plateformes en ligne. Nous avons vu comment fonctionne le crowdlending, quels sont les acteurs impliqués, les avantages, les risques, le cadre réglementaire, et les critères de choix d’une plateforme de crowdlending. Voici un récapitulatif des points clés du crowdlending :

Récapitulatif des points clés du crowdlending

  • Le crowdlending est un mode de financement alternatif, qui permet aux prêteurs de diversifier leur épargne, de soutenir l’économie réelle, et de bénéficier d’un rendement attractif, et aux emprunteurs de financer leur développement, leur trésorerie, leur innovation ou leur investissement, de manière rapide, souple, transparente et sans garantie.

  • Le crowdlending repose sur la confiance entre les prêteurs et les emprunteurs, qui sont mis en relation par des plateformes de mise en relation, qui ont pour mission de sélectionner les projets à financer, de les présenter aux investisseurs, de collecter les fonds, de gérer les remboursements et de sécuriser les transactions.

  • Le crowdlending présente des risques, notamment le risque de crédit et le défaut de paiement, qui peuvent être réduits par des stratégies de réduction du risque, comme se renseigner sur le projet et l’emprunteur, diversifier son portefeuille de prêts, ou privilégier les plateformes sécurisées.

  • Le crowdlending est soumis à un cadre réglementaire spécifique, qui vise à encadrer son activité, à protéger les acteurs impliqués, et à favoriser son développement. Les plateformes de crowdlending doivent respecter des conditions d’agrément, de transparence, de protection des données et de lutte contre le blanchiment d’argent.

  • Le crowdlending se distingue des autres formes de financement, comme le crowdfunding en dons ou en récompenses, les prêts bancaires traditionnels, ou l’investissement en capital, par ses caractéristiques, ses avantages et ses inconvénients.

  • Le choix d’une plateforme de crowdlending dépend du profil et des objectifs de l’investisseur ou de l’emprunteur, et doit prendre en compte plusieurs critères, comme la spécialisation, la taille, la notoriété, le modèle économique, le taux de rendement, les frais, la transparence et la sécurité.

L’avenir du crowdlending

Le crowdlending est un secteur en pleine croissance, qui offre de nouvelles opportunités de financement et d’investissement, en s’adaptant aux besoins et aux attentes des acteurs économiques. Selon une étude de Wiseed, le marché du crowdlending en France devrait atteindre 1,5 milliard d’euros en 2021, soit une progression de 25 % par rapport à 2020. Le crowdlending devrait également bénéficier de l’entrée en vigueur du nouveau cadre réglementaire européen, qui vise à harmoniser les règles applicables au financement participatif, à faciliter les activités transfrontalières des plateformes, et à renforcer la protection des investisseurs. Le crowdlending devrait également profiter de l’essor des nouvelles technologies, comme l’intelligence artificielle, la blockchain, ou le big data, qui permettent d’améliorer l’analyse des projets, la gestion des risques, ou encore la traçabilité des transactions. Le crowdlending devrait enfin répondre aux enjeux sociétaux, comme la transition écologique, la solidarité, ou l’inclusion, en finançant des projets à forte valeur ajoutée sociale ou environnementale .

En conclusion, le crowdlending est un placement attractif, qui permet de soutenir le développement des entreprises, de diversifier son épargne, et de bénéficier d’un rendement intéressant, tout en participant à l’économie réelle. Le crowdlending est également un secteur dynamique, qui évolue en fonction des besoins et des attentes des acteurs économiques, et qui s’inscrit dans les tendances actuelles et futures du financement participatif.

Sources du document

(1)- Selon une étude de la Banque de France, le taux moyen des prêts aux PME était de 1,62 % en 2020, contre 0,98 % pour les prêts participatifs.
(2) -le crowdlending est autorisé depuis le 1er octobre 2014, par l’ordonnance n°2014-559 du 30 mai 2014 (2) relative au financement participatif, et le décret n°2014-1053 du 16 septembre 2014 relatif au financement participatif (3).
le crowdlending est soumis à un nouveau cadre réglementaire, qui entrera en vigueur le 10 novembre 2023, par le règlement (UE) 2020/1503 du 7 octobre 2020 sur les prestataires de services de financement participatif pour les entreprises (4), et la directive (UE) 2020/1504 du 7 octobre 2020 modifiant la directive 2014/65/UE sur les marchés d’instruments financiers.(5)

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